Voyage à Pékin !
Le recueil s'intitule "Chroniques de Pékin", 10 auteurs racontent leur ville à travers leur univers, paru chez Xiao Pan.
Si l'on considère les sinogrammes et le mode d'écriture chinois, on peut comprendre pourquoi ils aiment dessiner. Moi quand j'ai appris à écrire la première chose que j'ai eu en mains ce n'était pas un pinceau mais un stylo. Le jour où j'ai appris à écrire avec une plume et un porte plume j'ai adoré. Mais revenons en à nos moutons !
Le "manhua" (manga) chinois n'a pas à rougir de ses cousins japonais ou coréens. Dans cet album j'ai été touchée par les histoires et par les différents styles d'expressions. Les techniques jouent sur les aspects esthétiques de la B.D classiques avec des dessins au crayon en noir et blanc ou en couleurs mais utilisent aussi les ressorts technologiques modernes avec des réalisations d'images faites par le biais d'outils numériques. Le résultat est sans appel magnifique.
Ce recueil est paru en 2008 dans l'effervescence liée au J.O de Pékin. Le contexte des histoires est la préparation de la ville à l'aube de cet événement.
1) Des pékinois pas très civilisés. par Ji'an.
Dans le cadre des J.O les vieux quartiers de Pékin ont peu à peu disparu pour laisser place à des infrastructures modernes. Dans cette histoire une petite fille se plaint et souhaite voir son grand père changer ses habitudes et en premier lieu celle de se balader en pleine rue torse nu. Pour aboutir à ces fins elle est prête à tout . La chute est rigolote.On peut y lire l'absurdité des politiques misent en place qui ont voulu modifier en profondeur l'identité de la ville. Un pékinois crache par terre, vis dans un hutong, promène ses oiseaux et pousse dans les files du bus c'est comme de demander à un parisien de ne pas râler toute la journée et à un tokyoïte de ne pas se serrer dans le métro ou encore à un londonien de rouler à droite tout ceci n'a pas de sens.
2) "Yu" poisson de Nie Jun.
C'est l'esprit poétique qui transparait dans ces planches. Vivre un rêve inaccessible, se voir pousser des ailes et sous le regard bienveillant d'un grand père vieux et sage devenir un poisson et rompre les amarres qui entravent. Parce que tout le monde peut accomplir des miracles j'ai beaucoup aimé cette histoire.
3) Ligne 104 de Song Yang
C'est atypique pour de la B.D, on dirait un collage, une peinture ... il y a de tout dans ces planches. Ce qui m'a le plus frappé c'est l'explosion de couleurs. Il y a quelques jours on m'a dit que la bande dessinée c'est un jeu d'expression, plus le visage est expressif plus vous faite passer des émotions ici pas de visage mais un décors qui vit et dialogue avec vous. Cette B.D est sensorielle.
P.S: Ne passez pas à coté de la pré et postface.
Planche d'Olivier Vatine
Couverture réalisée par Benjamin (star de la bd chinoise).
Bon voyage !
Haruko
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